Restauration (17ème) herbier Corbière Cherbourg 30/11/2019

17ème atelier de restauration de l’herbier de Corbière au Muséum d’Histoire Naturelle de Cherbourg
 Samedi 30 novembre 2019
Les présents de l’association « Les Curieux de Nature » : Karin, Lucien, Françoise G, Muriel, Mélusine, Claire, Françoise D, Bernard,  Isabelle, Hugues, Dominique D, Anne-Marie, Agnès, Rémy, Véronique, Alexis, Patrick, Odile, Dominique T. En tout, 19 bénévoles, pour un nombre maximum de 18 prévus.
De la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg : Francis, Rémy, Marc et Philippe.
Le 16ème atelier de restauration a eu lieu le samedi 23 février de cette année. Il n’a pas fait l‘objet d’un compte-rendu.

Dans le bus du petit matin, à 7 h 38, gare de Saint-Lô, la nuit pour tous a été courte, les visages ne reflètent pas encore le plaisir de ce déplacement.

Le voyage, on peut parler de vrai voyage, en effet, le bus, transport collectif commun donc écologique choisi par notre association, parcourt le trajet St Lô / Cherbourg de 80 km en 2 heures avec de nombreux arrêts dont pour les principaux Carentan et Valognes.

Et nous voilà arrivés, heureux, par un temps extrêmement favorable pour un normand, donc simplement sans pluie, à la Société des Sciences, accueillis toujours chaleureusement par Francis (merci encore à lui pour le café chaud et les petits accompagnements gourmands réconfortants).
Cette fois-ci nous avons aussi le plaisir de la visite de Marc (de Paris), qui, nous présente un petit exposé bien agréable de découverte naturaliste du bout du monde, dans l’ile de Moorea, Les escargots du genre Partula : P. tohiveana, P. mooreana, P. aurentia, P. exigua, P. suturalis, P. mirabilis, P. taeniata ont disparu de cette ile après l’introduction humaine de l’escargot Euglandine : Euglandina rosea

Recherche sur le net : Moorea est une île du Pacifique Sud située dans l’archipel de la Société en Polynésie française. Elle est
connue pour ses sommets volcaniques abrupts et ses plages de sable. Des biologistes procèdent actuellement à des lâchers d’escargots endémiques : les partula, appelés areho en tahitien, s’étaient quasiment éteints il y a 30 ans, mais ils sont progressivement réintroduits, après avoir été élevés dans les aquariums du zoo d’Édimbourg, en Écosse.

La première réintroduction dans la nature d’escargots appartenant au genre Partula a eu lieu en septembre 2016 en Polynésie française. Coordonnée par le zoo de Londres (Royaume-Uni), l’un de ces relâchés a concerné 1.700 spécimens remis en liberté dans plusieurs sites surveillés de Tahiti et et d’autres plus petites îles comme Moorea et Raiatea.
Ces escargots terrestres appartiennent à trois espèces, Partula dentifera, P. tristis et P. mooreana, déclarées éteintes dans le milieu naturel par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). 
Les spécimens réintroduits ont été confiés par cinq institutions zoologiques anglaises (Bristol, Marwell, Londres, Chester et Whipsnade) et par le zoo de Thoiry (Yvelines) où sont nés 134 d’entre eux.
Par ailleurs, outre des individus appartenant à P. mooreana, le zoo d’Édimbourg (Écosse) a envoyé en Polynésie, dans le cadre de ce projet mais lors d’un transfert distinct, des escargots appartenant
à quatre autres (sous-)espèces : Partula affinis, P. suturalis vexillum, P. tohiveana and P. taeniata simulans. Ces trois dernières sont considérées comme disparues dans la nature,  P. affinis étant classé « en danger critique d’extinction » par l’UICN.
Le zoo de Thoiry a eu la responsabilité de l’élevage, en France, de six espèces d’escargots Partula, en l’occurrence P. gibba,
P. hyalina, P. dentifera, P. mooreana, P. tristis, et P. suturalis. Cette dernière est également éteinte dans la nature, P. hyalina et P. gibba figurant  respectivement comme « vulnérable » et « en danger critique d’extinction » sur la Liste rouge de l’UICN.

Après ce petit intermède très intéressant, notre association se met rapidement à l’ouvrage, comme d’habitude, bien équipée du petit matériel préparé soigneusement par notre ami Francis. Pour la 2ème séance de restauration 2019, il a sûrement fallu un gros travail de préparation, car 1200 cansons étiquetés « Herbarium Coriovallensis » nous attendaient.

Pour plus de précisions, les herbiers de Cherbourg sont basés essentiellement sur les collections des deux botanistes normands : Auguste Le Jolis et Louis Corbière. Selon Marc, les feuilles de papier support des herbiers conservés au muséum d’histoire
naturelle de Cherbourg sont estimés au nombre de 200 000 pièces compris les mousses et les lichens. La restauration faite jusqu’à ce jour est d’environ 50 000 pièces, essentiellement avec l’herbier de Corbière. Il reste encore l’important herbier « Le Jolis » qui serait en moins bon état.
En ce qui concerne notre association, et notre contribution, nous avons noté, selon Francis, fin 2018, au 16ème atelier un cumul de 9700 pièces  auxquelles il faut ajouter 750  pour le 17ème de ce jour, soit un total d’environ 10 450 unités.
L’importante collection de graminées restaurées touchant à sa fin, Francis nous présente 2 très gros dossiers à sangles de fougères que nous attaquons joyeusement et qui semblent en assez bon état malgré leur âge.
Quelques exemples parmi tant d’autres:
Lagurus ovatus (queue de lièvre), Biville 1902, famille des Poacées,
Aira multiculmis 1908, Vicia orobus D.C. 1907, Trifolium arvense 1907, Polystichum rigidum 1907, etc

Un exemple de très petite fougère laissée sur son support d’origine en raison de sa finesse et sa fragilité. Azolla caroliniana 1889

Polystichum rigidum  ex herbario C.E. Correns 1887

Planche de  Polypodium récolté à Vire 1850,  à restaurer.

Parmi les trésors de botanique de Cherbourg, il nous est impossible de ne pas jeter un œil quelquefois sur ce qui a permis la conservation, comme les journaux d’époque avec, rien ne change dans ce monde, les crimes, les catastrophes, les vols, les morts, etc…
des nouvelles « fraîches » croustillantes et passionnantes…

Francis nous montre à titre d’exemple une jolie planche d’avril 2019 maintenue à l’aide de petites bandelettes, un joli travail qui demande habileté et patience.

Voici une fougère (Polypodium) récoltée par le célèbre botaniste René Lenormand (1796 – 1871)

La bonne humeur et les quelques minutes de détente sont aussi nécessaires pour ce travail
minutieux : Les lauriers sont bien mérités !

Attention midi et demi :
Enfin après une bonne matinée laborieuse, l’heure du repas est arrivé : Le Club Dinette accueille une bonne vingtaine de joyeux convives qui seront gâtés par un choix de couscous ou de salade végétariens, en dessert mousse chocolat blanc-noir ou
pomme cannelle cuite. A recommander.
Au retour aumuséum, un bon petit café nous attend pour se mettre en forme et garder l’esprit clair.
L’après-midi se déroulera à l’image de ce matin à la fois studieux et plaisant.
Voici encore quelques exemples :
Aspidium dilatatum 1893.
Autres fougères notées au hasard : A.angulare 1893, A.aculeatum 1893,  Pteris Ouvrardi, Woodwardia orientalis Japon 1885,

Notholaena candida 1903 Mexique

Et, Hutchinsia petraea 1908 (brassicacée)

Asplenium hemionitis Maroc 1899, une curieuse fougère à feuilles de lierre.

Une photo d’actualité : publicité pour la loterie nationale, les temps ont bien changé !
Selon Wikipédia : « La Loterie nationale française, créée par décret de l’article 136 de la loi de finances du 22 juillet 1933 dans le but de venir en aide aux invalides de guerre, aux anciens combattants et aux victimes de calamités agricoles… »
Et le travail de restauration s’effectuera à plein temps et à un bon rythme jusqu’à 17 heures, avec de temps en temps les conseils de Francis et de Marc, pour les planches les plus difficiles comme un double étiquetage, un état très vétuste, simplement
aussi un réapprovisionnement en papier Canson ou calque ou le bon endroit pour ranger les dossiers traités. Il restera après notre intervention une bonne quantité d’espèces de fougères non restaurées que nous retrouverons certainement une autre fois… « C’est le fonds qui manque le moins ! »
Mais le car pour retourner à Saint Lô, est à 17 h 35, ce qui nous oblige de quitter le muséum pile poil à 17 heures, une première tentative de sortie  par l’entrée principale infructueuse à 17 h 02, car la porte ferme précisément à 17 heures ! Si bien qu’il nous faut revenir au muséum et sortir par la petite entrée côté rue Bonhomme et allonger la jambe pour ne pas louper le transport en commun, pas facile si on veut rester dans les bons principes du respect de l’écologie !

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Retour en haut