et des binoculaires pour se saluer et bavarder amicalement avec un petit café de bienvenue.
Marie-Jo du Conservatoire, en préambule, nous parle du site des carrières d’Orival. Les carrières datent de l’époque gallo-romaine. Exploitées surtout au début du moyen âge (époque des grands bâtisseurs de Cathédrales) jusqu’après la guerre de 39/45 (pour la Reconstruction), elles ont été fermées en 1973. En 2008, le site est classé Réserve Naturelle.
Le Conservatoire d’Espaces Naturels de Basse Normandie les entretiennent depuis plus de 20 ans. On y exploitait à ciel ouvert la pierre appelée « carreau d’Orival », calcaire bathonien employé notamment dans la construction de monuments tels que
la cathédrale de Bayeux, les églises de Creully, de Fontaine Henry, de Thaon, de Coutances, pierres de Caen, etc…Cette pierre a exportée jusqu’en Angleterre. La proximité de la Seulles qui se jette dans la Manche a favorisé le transport de ce matériau.
grenouille, Raiponce délicate, Épiaire raide, Seslérie bleuâtre. On trouve également sur le site de nombreuses orchidées ainsi que des zones à bryophytes. La faune est caractéristique des milieux calcicoles en particulier pour les invertébrés. Parmi les insectes présents, on trouve l’Argus bleu-nacré, le Caloptéryx éclatant, le Criquet des bromes ou la Libellule déprimée. Les fours à chaux servent pour l’hivernage des chauves-souris ».
Michel prend alors la parole pour nous indiquer que l’endroit (Orival) est vierge de données de fourmis. Pour la validation des déterminations le site AntArea est fortement recommandé. Celui-ci vérifie les échantillons, il est conseillé de lui fournir au moins 10 individus récoltés. En France plus de 200 espèces sont déjà répertoriées, 27 dans le Calvados.
Partout en passant la bonne odeur de l’origan nous accompagne bien agréablement.
Dans la carrière principale, Michel nous parlera aussi de la vie en symbiose des fourmis et des papillons lycènes genre Maculinea, en
effet les chenilles de ces espèces ont besoin d’une plante hôte comme toutes les autres espèces de papillon, mais leur développement nécessite aussi la présence d’une fourmi hôte ; les chenilles terminent leur phase larvaire dans des fourmilières, elles sont transportées dans la fourmilière et nourries par leurs hôtes.
des multiples vols de zygène (Zygaena filipendulae) d’argus bleu-nacré (Lysandra coridon), le mâle d’un bleu éblouissant, la femelle brune taches oranges au bas des ailes postérieures.
Chaque découverte fait l’objet d’une attention particulière où on se regroupe pour observer, partager et discuter. Ont été identifiés de visu sur place au passage : les papillons, machaon, myrtil, amarilis, la sylvaine, la mégère, l’argus bleu-nacré, la zygène de la filipendule, la piéride de la rave, le tabac d’Espagne, Autographa gamma, Euclidia glyphica, Agriphila geniculea (microlépidoptère), une punaise, réduve immature (réduve pirate ?), un amphibien : triton palmé en phase terrestre, les coccinelles : la grande coccinelle
orange,(Halyzia sedecimguttata), la coccinelle à 7 points (Coccinella
septempunctata), la coccinelle à virgule (Exochomus quadripustulatus), une araignée : l’argiope, un longicorne : Stictoleptura rubra.
Les fourmis ne peuvent pas être déterminées précisément car il nous faudra passer par une étude sérieuse sous binoculaire avec une bonne clé d’identification. Leur prélèvement s’avère d’ailleurs pas si facile que ça, car elles sont très vives, il faut les arrêter par tous les moyens, mettre le doigt dessus, de même, elles mordent facilement en mettant la main dans une fourmilière ce qui n’est pas très agréable…
Puis le bon casse-croute vers 13 h 30 au cours duquel les nourritures sont souvent partagées comme ont l’habitude de faire les Curieux. Un seul ne peut pas le faire, et c’est bien, car le lait n’est pas la boisson préférée de notre association !
2 photos de d’argus bleu-nacré, 1 femelle sur basquette, et 1 mâle dans la nature.
Retour dans la salle de réunion du jardin des Marettes. Michel prépare un échantillon de fourmis aux 3 binos présentes et projette sur écran la clé de détermination des formicidae. En introduction, une description précise de toutes les parties de la fourmi doit nous familiariser avec les termes de l’anatomie de la bête : Tête avec mandibule, clipeus (entre mandibule et tête), ocelles sur front, antennes à segments, scape (1er segment). Thorax. Pétiole (entre thorax et abdomen). Gastre (abdomen) généralement 5 segments.
individus, en Manche 27. Les fourmis récoltées ici, sont des fourmis dites esclavagistes (elles peuvent coloniser un autre nid, ou être colonisées à leur tour).
Fourmis de France. Plus de 100 espèces décrites,
Rumsaïs Blatrix, Christophe Galkowski, Claude Lebas, Philippe Wegnez,
Fichefet, V., Hardy, M., Plume, T. & Timmermann, M., 2012.
Publication du Département de l’Étude du Milieu Naturel et Agricole
(SPW-DGARNE), Série » Faune – Flore – Habitat » n° 8, Gembloux, 272
pp.
La revue l’Argiope n° 39 publiée par Manche Nature : Fourmis de la manche :
les 31 espèces connues.
antarea.fr/fourmi/
222 espèces référencées.
Michel nous guide à partir d’une clé imagée projetée sur écran pour la détermination de la fourmi sous bino. Chronologiquement les détails à observer sont : le pétiole (1 ou 2 unités), l’étranglement du gastre (plus ou moins accentué), la dépression du dos ou l’absence ou non d’ocelles sur la tête. Ces trois critères permettent de déterminer généralement la sous famille : en l’occurrence,
ici une Formicinae.
Juste une petite pause désaltérante et bien agréable en raison de la forte chaleur dans la salle : jus de pommes et cidre bio production du Jardin des Marettes.
Bref, il est recommandé de pratiquer pour arriver à faire une détermination assez rapide, mais c’est un peu comme toutes les
déterminations sérieuses de toutes les espèces d’insectes.
Les Curieux de Nature remercient chaleureusement les organisateurs et animateurs.
Un grand coup de chapeau à Michel (et il en a un beau !) qui s’est donné beaucoup de mal pour cette initiation aux fourmis.