Proposé par Claire Mouquet, en partenariat avec la Maison de la forêt.
Du filet à papillons.
Il y a plusieurs sortes de filets à papillons. Les grands (diamètre 55 cm), les moyens (45 cm), les petits (35 cm). Il y en a des blancs, des noirs, des marrons.
Ils se manient à peu près comme une raquette de tennis, en smash, en lob, voire en service-volée.
Il y a des joueurs rapides (Claire), des lents (Jacques), des maladroits (Gabrielle). Et des joueurs de 6 à 66 ans, aussi acharnés les uns que les autres.
Ça se joue dans les espaces dégagés comme les bermes des allées forestières que l’ONF, représenté par Sébastien en tenue réglementaire d’été, élargit pour favoriser les zones d’alimentation des papillons et autres libellules.
Du lieu de rendez-vous à la Maison de la Forêt, nous nous rendons à la Maison Forestière du Bois l’Abbé.
Notre petite troupe est constituée pour moitié de participants inscrits auprès de la Maison de la Forêt et pour autre moitié de Curieux de Nature. Hérissée de filets à papillons, elle quitte la Maison Forestière du Bois l’Abbé en fauchant l’air dans tous les sens.
Les plus habiles attrapent successivement des espèces communes de la Forêt de Cerisy, Myrtil, Petit sylvain, Piérides du chou et du navet, d’autres moins fréquentes,
Demi-deuil, Hespérie de la houlque, Tristan.
Demi-deuil, Hespérie de la houlque, Tristan.
Melanargia galathea. |
Thymelus sylvestris. |
Aphantopus hyperanthus. |
Quelques papillons blancs volent le long des taillis à la vitesse faramineuse de 15 kms/heure, semant leurs poursuivants.
Les ronciers ne sont pas toujours favorables à l’amplitude du smash et une nouvelle technique « à deux filets » est mise au point par Nathalie : un filet vient couvrir l’autre resté béant pour piéger l’insecte.
Loin des mares, nous rencontrons déjà une belle femelle de Calopteryx en chasse dans une prairie forestière en compagnie de sauterelles (antennes longues) et de
criquets (antennes courtes). Les zygènes font admirer leurs points écarlates et leur abdomen bleu foncé.
criquets (antennes courtes). Les zygènes font admirer leurs points écarlates et leur abdomen bleu foncé.
Arrivés aux mares, en bas d’une magnifique prairie où les fleurs rouges des poacées (Agrostis) ondulent au vent, nous attrapons un magnifique Anax empereur. Claire nous guide pour l’identifier avec la clé qu’elle nous a fournie. L’Anax se laisse manipuler sans broncher. Ce qui sert de leçon à la libellule déprimée qui virevolte au-dessus de la mare et nargue notre batterie de filets pendant un bon quart d’heure. A 10 centimètres près, elle s’échappe immanquablement, ne nous laissant qu’entrevoir son corps aplati d’un bleu grisé.
Les agrions, quant à eux, sont moins retors et se laissent attraper sans difficulté. Pincés par les ailes, ils nous laissent détailler leurs têtes (taches larges), leurs thorax, leurs abdomens (bleus). Nous avons donc Messieurs Agrion jouvencelle et Agrion mignon.
Libérés, ils retournent trouver leurs dames qu’ils saisissent par le thorax pour copuler.
Les tandems volent de concert au-dessus de l’eau et la femelle vient incruster ses œufs dans les végétaux de la mare grâce à son ovipositeur.
Les tandems volent de concert au-dessus de l’eau et la femelle vient incruster ses œufs dans les végétaux de la mare grâce à son ovipositeur.
L’originale parmi tous ces odonates, c’est la Petite nymphe à corps de feu, qui se distingue par son coloris d’un rouge brillant.
Parmi les joncs en bord de mare, des mues, appelées exuvies pour les libellules, sont trouvées.
Ces fourreaux de peau sont laissés par les demoiselles (à gauche) et les libellules (à droite) lors du passage de l’individu de l’état larve aquatique à l’état d’adulte volant.
Ces fourreaux de peau sont laissés par les demoiselles (à gauche) et les libellules (à droite) lors du passage de l’individu de l’état larve aquatique à l’état d’adulte volant.
Nous continuons sur un chemin un peu chamboulé par les travaux de l’hiver : une parcelle de résineux anciens a été entièrement coupée pour permettre sa régénération.
Le couvert de résineux est un milieu pauvre : le transformer en un milieu plus ouvert et ensoleillé enrichira considérablement ce site.
Sébastien nous fait part des attaques d’opposants à ces travaux qui s’en prennent à l’ONF sans s’en être fait expliquer l’objectif. Pourtant un panneau d’information fort bien fait donne toute la démarche de cette transformation.
De retour à la Maison Forestière, la panoplie de filets est rangée dans les voitures.
Nous nous abritons du soleil dans le sous-bois pour y déguster tartes et petits gâteaux … avec un jus de pomme rafraîchissant. En récompense de notre belle prestation, nous recevons une carte éditée par l’ONF : « apprends à dessiner une libellule ».
Beau trophée !
Beau trophée !
Rédigé par Gabrielle.
Crédits photos : Claire, Gabrielle et Loïc.