Champignons et forêt 22 octobre 2017

La forêt en automne – Les champignons
Sortie naturaliste en forêt de Cerisy
 le 22 octobre 2017
Organisée par Gérard Tresgot
Animation Gérard, Sébastien
Experts en champignons
Pascal (Les Curieux) et Jean Louis (AnDC)

Par un temps pluvieux entrecoupé d’averses, se rencontrent les amis et amies de ces deux belles associations à savoir, Les Curieux de Nature (LCDN) et l’Association Naturaliste du Calvados
(AnDC), à 9h45 précise,  au Carrefour de l’Embranchement de la forêt de Cerisy (ou de Balleroy)
Une bonne quarantaine de personnes motivées ont donc répondu présent. Pour les Curieux : Dominique (T), Marie-Jo, Muriel, Françoise, Alice, Agnès, Rémy, Claire, Loïc, Pascal, Dominique (D), Sébastien, Marlène, Karin, Lucien, Bernard, Hugues, Annie, Gabrielle, Anick, Gérard. Pour l’ANdC : Pascal, Jean-Louis, Michèle L., Michèle C., Patrick, Vincent C., Franck, Isabelle, Léonore, Simone, Maryvonne, François, Jana, Vincent D.O., Thomas, Alice, Anick et Gérard…
Gérard et Sébastien remettent un  support fort bien documenté  sur la gestion forestière et une clé de détermination de champignons, dès le départ de l’animation. De plus, des guides et autres ouvrages sur les champignons sont apportés par les participants en complément.
Une balade nature à partir du carrefour de rendez-vous en direction du nord est à travers bois nous mène à un croisement de chemins forestiers délimitant plusieurs parcelles différentes propices à nous donner des exemples de gestions forestières.
Là, Sébastien nous explique que chaque parcelle de forêt (entre 15 et 20 ha) est gérée par l’ONF pour l’exploitation du bois avec une notion de rentabilité depuis la régénération jusqu’à la coupe, en environ 30/40 ans de pousse. Mais certaines parcelles dépassent couramment ce chiffre. Cette gestion nécessite une attention permanente d’élagage et d’éclaircies selon la croissance des sujets dans le temps. C’est le processus normal de la « futaie régulière ». Une autre façon de gérer en continu peut s’avérer nécessaire en « futaie irrégulière » avec des éclaircies très fréquentes. La forêt est essentiellement plantée de hêtres et de chênes (env 80/20 %).
Le bois est vendu selon un intérêt croissant, pour du bois de chauffage, du plaquage de menuiserie, jusqu’au chêne pour tonneaux.
Chaque parcelle de forêt est numérotée. Sur le tronc de certains arbres limitrophes un trait blanc marque la limite de la parcelle. D’autres marques indiquent, les arbres de peu de valeur (trait rouge), les arbres écologiques conservés pour oiseaux, insectes, champignons (triangle bleu). Un cercle bleu matérialise un cloisonnement d’exploitation.
Pour  une bonne gestion, il est pratiqué  à tout moment le principe de la « surface terrière » (notée « G »). C’est une grandeur qui quantifie la concurrence entre les arbres d’un peuplement forestier. A partir de certains repères matérialisés par 2 traits rouges sur le tronc des arbres, un employé de l’ONF utilise un petit appareil de visée calibré au bout d’une chainette de 50 cm qu’il porte à son œil et note ainsi le nombre d’arbres visibles ou non existants autour de lui. Il s’en suit un nombre idéal d’arbres au m2 vérifié par des données graphiques ayant pour abscisse l’âge des arbres et pour ordonnées la densité optimum. Si la densité est trop élevée il y a élimination de certains sujets à commencer par les moins valorisés.
Agnès en « robin des bois »
Enfin Sébastien nous explique le lien existant entre les arbres et les champignons. Il est essentiel pour la vie des arbres. Le mycélium des champignons a 2 rôles
principaux. Il vit en symbiose avec les racines de l’arbre, l’un apportant eau et sel minéraux et l’autre recevant les sucres nécessaire à son existence. On parle d’arbres mycorhizés. L’autre rôle est de mettre en relation les arbres entre eux pour une « entraide » éventuelle.
La  transition avec la 2ème partie de nos études étant faite, Gérard met en œuvre sa nouvelle clé de détermination des espèces de champignons en demandant à deux jeunes invitées (Léonore et Marlène) de cette sortie, à partir d’une petite russule présentée, de faire le chemin qui permet son identification. Exercice brillamment réussi, 20 sur 20.
Gérard détermine le bolet pomme de pin pendant que Françoise égaye la conversation.
Après toutes ces explications intéressantes, c’est la fin de la matinée et c’est l’heure de déjeuner bien appréciée de tous et de toutes. A l’Embranchement, 3 tables de pique-niques sont empruntées et chacun de sortir les bonnes choses préparées à la maison en n’oubliant pas de les partager généreusement, à commencer par un petit apéritif bien mérité.
Photo Lucien
Une des 3 joyeuses tablées pique-nique pendant une averse

Photo Lucien Chenille de Calliteara pudibunda (La Pudibonde),  sur la capuche d’Alice (Alice au pays des merveilles)

Un p’tit café et c’est reparti pour un après midi à la recherche des champignons. On se rend au proche parking de l’étang du Titre. La consigne est de prélever
quelques exemplaires de champignons caractéristiques pour une grande variété d’espèces. Bien sûr, il est possible de ramasser raisonnablement de bons comestibles pour sa consommation personnelle. Il sera ainsi trouvé quelques chanterelles, girolles et trompettes de la mort mais en quantité minime. 

De petits groupes de chercheurs se dispersent dans différentes directions. Rendez-vous vers 16 heures. Malgré les nombreuses pluies froides, avec courage les
ramasseurs collectent une bonne petite variété déterminée en collaboration par Jean Louis, Pascal et Gérard mais bien confirmée par les ouvrages de dessins et
de photos des amateurs mycologues.

Photo Lucien Une petite table de présentation bien venue à 16 heures, heure du rendez-vous, permet à tout le monde de mémoriser les données.

Liste non exhaustive des espèces sous réserve de vérification :
Comestibles
Boletus erythropus (Bolet
à pied rouge), Xerocomus badius (Bolet Bai), Laccaria amethystina (Laqué
améthyste), Lycoperdon perlatum (Vesse de loup perlée), Cantharellus tubiformis
(Chanterellle en tube), Craterellus
cornucopioides (Trompette des morts), Cantharellus cibarius  (Girolle).
Sans intérêt culinaire ou douteux
Strobilomyces strobilaceus
(Bolet pomme de pin), Russula nigricans (Russule noicissante), Russula emetica
(Russule émétique) , Russula ochroleuca (Russule ocre), Hygrocybe persistens (Hygrophore immuable), Clitocybe
nébuleux
(Clitocybe nébuleux), Armillaria mellea (Armillaire couleur de miel), Oudemansiella mucida
(Mucidule visqueuse), Oudemansiella radicata (Mucidule radicante), Megacollybia
platyphylla (Collybie à larges feuillets), Cortinarius bolaris (Cortinaire
ocre-rouge), Coprinus picaceus (Coprin pie), Coprinus micaceus (Coprin micacé),
Phallus impudicus (Satyre puant), Mutinus caninus (Satyre des chiens),
Scleroderma citrinum (Scléroderme vulgaire), Ramaria stricta  (Ramaire droite), Trametes versicolor
  (Polypore versicolore), Chlorociboria
aeruginascens
(Pézize turquoise),
Xylaria hypoxylon (Xylaire du bois),
Nectria cinnabarina
(Nectrie couleur de
cinabre), Ascocoryne
sarcoides
 (Ascocoryne sarcoïde), Elaphomyces granulatus (la truffe du cerf).
Elaphocordyceps ophioglossoides (Anciennement Cordyceps, parasite de la truffe du cerf).
Mortels ou dangereux
Mycena rosea (Mycène rose), Hypholoma fasciculare (Hypholome en touffe), Amanita
virosa (Amanite vireuse) Helvella
crispa (Helvelle crépue),

Photo Lucien Ascocoryne sarcoïde


Photo Gérard Elaphocordyceps ophioglossoides (Parasite de la truffe du cerf).

Mutinus caninus (Satyre des chiens)

L’après-midi se prolongera pour certains en une nouvelle collecte dans une autre parcelle proche dont le numéro est secret, de réputation nettement meilleure en ce qui concerne les bonnes espèces comestibles. Ainsi les plus téméraires pourront peut-être se restaurer ce soir avec une bonne omelette.
Recette d’omelette aux champignons :
Nettoyer soigneusement les champignons en les brossant ou en les frottant  (surtout ne pas laver à l’eau), couper l’extrémité du pied terreux.
Faire fondre le beurre dans une poêle antiadhésive ou si votre poêle est plus âgée utiliser de l’huile et y faire revenir les champignons à feu moyen (en remuant de temps en temps) pendant +/- 15 min. jusqu’à ce qu’ils soient cuits (éliminer l’eau au maximum, à la cuillère à soupe si nécessaire)
Ajouter une ou deux gousses d’ail coupées très fines (selon quantité de champis) et faire dorer rapidement à feu vif (attention à ce que l’ail ne soit pas brulé).
Pendant ce temps battre les œufs avec le sel (gouter pour bien doser), le poivre (généreux), le persil (plat), et un petit peu de lait éventuellement.
Verser l’omelette sur les champignons et laisser cuire à feu moyen pendant +/- 8 à 10 min. L’omelette doit rester un peu baveuse. +
Astuce de ramasseur de champignons peu chanceux.
Si votre récolte est très pauvre, par exemple un seul beau cèpe ou un bolet savoureux,  mélanger celui-ci avec de bons champignons de Paris (Bio) et procéder comme ci-dessus. Ainsi le parfum du champignon sauvage va se communiquer aux champignons de culture.
Bon appétit.
Cette recette originale des Curieux de Nature doit faire pâlir de jalousie la Mère Poulard
Un chaleureux remerciement à tous les organisateurs et animateurs de cette très bonne sortie forestière et mycologique. La collaboration avec l’ANdC es tparticulièrement remarquable tant sur le plan instructif que convivial.
 

 

 

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