laboratoire de biologie marine de Tatihou
28 septembre 2019.
bateau Tatihou II à 14 heures à Saint-Vaast la Hougue
commentée : Estran et laboratoire par Frederik Chevallier
déménage de Tatihou pour Saint Sevran sur Mer (St Malo 35400)
scolaires ou non, depuis 1992.
Deux salles de travaux pratiques sont à leur disposition, ainsi qu’une salle humide où les échantillons peuvent être triés, observés et maintenus dans des bassins alimentés en eau de mer. Une salle sèche permet les observations à la loupe binoculaire et au microscope pour 16 personnes.
Ce laboratoire de biologie marine s’est fait une spécialité des espèces bioluminescentes.
Nous entrons dans la salle humide, deux aquariums d’eau de mer nous intéressent particulièrement : le bassin aux turbos et le réservoir de méduses.
Notre médiateur scientifique, Frederik, explique : La méduse commune (Aurelia aurita) appelée aussi Aurélie, méduse bleue ou méduse lune, est un cnidaire. Son mode de reproduction est caractéristique de la plupart des scyphoméduses. En effet, la reproduction se fait en deux stades : le stade libre et le stade benthique. La méduse mâle rejette du sperme, qu’une méduse femelle récupère pour féconder ses ovules. Les œufs ainsi obtenus donnent vie à une larve d’1 mm de diamètre possédant de nombreux cils, appelée planula, qui grandit et tombe au fond de la mer, pour former un polype qui se fixe à un support.
Il lui pousse alors des tentacules, puis cette formé fixée commence à se diviser de haut en bas. Cette phase de reproduction asexuée, appelée strobilisation, a lieu après l’hiver et donne dès le début de l’année des ephyra (jeunes méduses d’1 cm de diamètre) qui grandissent jusqu’à devenir des méduses adultes.
Nous poursuivons dans la salle sèche. L’aquaponie (aqua culture et hydroponie – culture hors sol) est un système qui unit la culture de plante et l’élevage
de poissons.
Dans ce système, les plantes sont cultivées sur un support composé de billes d’argile. La culture est irriguée en circuit fermé par de l’eau provenant d’aquarium (eau douce) où sont élevés les poissons. Des bactéries aérobies issues du substrat transforment l’ammoniaque contenue dans les déjections des poissons en nitrate, directement assimilable par la végétation. L’eau purifiée retourne ensuite dans l’aquarium. Frederik nous avoue avoir récolté quelques belles tomates depuis quelques années où ce réservoir est installé.
On trouve la bioluminescence chez les dinoflagellés, les insectes, les poissons et même les vers (découverte récente il y a 5 ans à côté de Nantes). A quoi ça sert ?
A manger, ne pas se faire manger, se reproduire.
Studieux, les Curieux prennent des notes.
Les dinoflagellés
Pyrocistis lunula : cellules de feu, taille 100 à 1000 micromètres, forme sphérique, fusiforme ou lancéolé, plancton cosmopolite.
Ci-dessus, le schéma fonctionnel de ce dinoflagellé (Dino, du grec ancien terrible » et flagellé du latin flagellum, « fouet ») par Hamelin et Chevallier.
Ce plancton a un cycle jour / nuit (nycthémère). La bioluminescence (Emission de photons) est produite par la migration des chloroplastes dans le cytoplasme de la cellule. Cela produit une couleur bleu vif.
La présentation d’un petit film scientifique par le naturaliste David Attenborough conclut la conférence.
Travaux pratiques : Frederik nous donne une goutte de culture pour Pyrocistis à regarder sous les microscopes binoculaires.
Et chacun peut apercevoir et admirer ce petit monde microscopique fantastique. Enfin, pour voir le phénomène de bioluminescence lui-même, il est bon de se trouver dans le noir et nous passons dans une petite salle annexe avec le flacon de culture précité. Le noir venu, la surprise est qu’en agitant ce flacon on observe aucune luminescence. En effet, ces animaux cultivés étaient en phase « jour ». Frederik nous présente alors des flacons en phase « nuit » conservés dans le noir, et c’est une révélation magique, en secouant ceux-ci une très belle lumière bleue verte se révèle…
Avant de sortir, Frederik nous indique qu’on peut faire nous même un phénomène de luminescence en frottant 2 morceaux de sucre dans l’obscurité, intéressant,
non ? Phénomène de triboluminescence.
Deuxième partie de la visite: Nous passons sur l’estran.
Etude de quelques algues, les ascophylles, les fucus (serratus, vesiculosus), étude de gastéropodes (Patelle, bigorneau, littorine…) et de leur adaptation aux marées.
L’ascophylle est une algue de couleur vert olive, mais pouvant être aussi vert-jaune à vert-brun. Elle forme de longues lanières lisses, plates, coriaces, sans nervure médiane et garnies de gros flotteurs à intervalles réguliers.
A la recherche de la petite littorine vivante verte (quand elle est morte elle change de couleur, jaune, rouge, brune)
Puis les « Curieux » soulèvent (et remettent bien en place) quelques petits rochers et découvrent toutes sortes d’animaux (crabes verts, tourteaux, étrilles,
anémones de mer, oursins, bouquets, étoiles de mer, syngnathes aiguilles, porcelaines -grains de café, bigorneaux, troques, vers divers, etc.…) souvent en stade
croissance, une nurserie marine extraordinaire, et aussi beaucoup de coquilles de couteaux (solen), quelques palourdes…
Crabe envahisseur de nos côtes. Originaire de l’océan Pacifique, le crabe sanguin (Hemigrapsus sanguineus) a été introduit accidentellement dans le port du Havre en 1990 par l’intermédiaire des navires de commerce. Répandu aujourd’hui sur tout le littoral de la Manche, le crabe sanguin pourrait être un dangereux compétiteur de notre crabe vert local.
Retour à Saint-Vaast pleins de bons souvenirs d’une journée mémorable
Et dernier « pot » d’amitié à la Marina.
L’association des Curieux de Nature remercie chaleureusement les organisateurs et particulièrement notre animateur très agréable et pédagogue. Elle conseille
cette visite très instructive et amusante à la fois.