Bonjour
Nous vous invitons à une balade dans le site naturel de Chicheboville.
Ce marais bas-alcalin est reconnu pour ses milieux humides préservés. Il héberge entre autres l’Agrion mercure, l’Ecaille chinée, et de jolis petits mollusques comme le Vertigo étroit. De plus, en ce mois d’août, la Grande Douve et l’Utriculaire commune seront probablement en fleur. Et au détour d’un sentier, une Dolomède bien particulière nous y attend !
Rendez-vous à 10 heures sur le parking de la mairie déléguée de Chicheboville (Calvados). N’oubliez pas le pique-nique !
A très bientôt
Répondent à cette invitation : Karin, Lucien, Muriel, Françoise, Isabelle, Laurence, Pascal, François et Hélène.
Voici ce que l’on trouve sur le site géré par le Conservatoire des Espaces Naturels de Normandie :
Situé à 20 minutes au sud de Caen, le marais alcalin de Chicheboville-Bellengreville est un très bel exemple de milieux tourbeux alcalins. Sur près de 154 hectares, ce site classé Natura 2000 est reconnu pour la diversité de ces milieux humides préservés (cladiaie, tourbière basse alcaline, mégaphorbiaie, etc.). Il héberge notamment plusieurs espèces d’intérêts communautaires telles que l’Agrion de Mercure et le Vertigo étroit.
De nombreux travaux de restauration visent à redonner au site un aspect paysager de milieu ouvert. En effet, suite à l’abandon du marais et à des plantations massives de peupliers, après la Seconde Guerre mondiale, le marais a perdu de sa typicité. La politique Natura 2000 vise donc à retrouver toute la richesse du marais.
Sitôt passé le panneau d’entrée, nous sommes accueillis par une volée de chardonnerets élégants. Puis premier arrêt pour observer la vie sur la luxuriante végétation qui borde le chemin.
Couleurs magnifiques, géométrie parfaite, curiosités : beautés de Dame Nature !
Eilema griseola sur Eupatoire à feuilles de chanvre | Cirse maraîcher | Arctia caja (Ecaille martre) (ph Françoise) |
Chenille d’Acronicta alni (ph Lucien) | Chenille d’Acronicta leporina (ph Muriel) | Phlogophora meticulosa (ph Lucien) |
Malgré un ciel bien nuageux, quelques odonates volent auprès de nous : la Petite Nymphe au corps de feu et l’Æschne bleue sont les premiers à se montrer.
C’est aussi une belle opportunité pour apprendre ou réviser la détermination des rhopalocères. Et même de découvrir, grâce à la vivacité de Françoise, que Pieris napi sent parfois le… citron (et non le navet, comme on aurait pu le penser ).
Entre deux buissons plutôt denses, nous parvenons à voir les fleurs jaunes de l’Utriculaire commune. Pascal nous explique alors le processus qui permet à cette plante carnivore de se « nourrir ».
ph INPN |
Le genre Utricularia est caractérisé par la présence de petites « outres », lobes modifiés des feuilles, pourvus d’une sorte de clapet et munis de poils sensoriels, qui permettent aux plantes de capturer des minuscules proies, telles que des Protozoaires, de petites larves de Daphnies, etc. Lorsque qu’un animal touche les poils, la proie est aspirée et la trappe se referme à une vitesse d’un millième de seconde rendant tout échappatoire impossible. La plante digère ensuite l’animal pour récupérer les nutriments.
Je vous invite à suivre la vidéo sur le lien suivant https://www.dailymotion.com/video/xgycuu réalisée par le laboratoire du CNRS/Université de Grenoble 1 & Plant biomechanics Group, University of de Freiburg.
La promenade de la matinée nous mène à l’observatoire : jeunes poules d’eau, Foulque macroule, Martin-pêcheur, sont au rendez-vous. C’est à cet endroit que, nous aussi, nous sommes observés par… la « Dolomède du Carbonifère » (dixit Lucien). Cette sculpture en bois est de toute beauté et nous apprécions tout le travail de son concepteur.
ph Françoise |
Après un joyeux pique-nique pris sur les marches du perron de la mairie, nous repartons sur le site afin de découvrir la « véritable Dolomède plantarius », une araignée semi-aquatique, vivant dans les tourbières alcalines. Elle est considérée en danger en France. Voir à son propos le film « Huit pattes dans le marais » sur le site du CEN Normandie.
Muriel et Pascal nous font quitter le chemin et nous zigzaguons entre les touradons pour rejoindre son habitat.
Mais où se cache la star ? |
D’autres belles araignées attirent notre regard.
Araneus marmoreus | Argiope bruennichi et sa toile caractéristique « en zigzag » | Araneus quadratus (ph Lucien) |
Loïc apporte une précision suite à la lecture de la liste des observations :
« Araneus marmoreus peut-être identifiée facilement grâce au dessin de son folium abdominal. En Normandie on recense une quinzaine d’observations, la première étant relativement récente (1988). Belle obs ! »
Dernières prospections sur le chemin du retour, et sous le soleil !
Notre petite équipe est ravie de cette belle journée riche en observations.
Participation collective et joyeuse.
Remerciements tout particuliers à Muriel et à Pascal.
Texte et photos : Hélène (sauf mentions contraires)