Du samedi 21 au samedi 28 juillet 2012
Commission naturaliste à Diou dans l’Allier (03)
Samedi 21/07/2012
Une partie des « Curieux de Nature » en route pour Diou : Françoise, Marine, Claire, Loïc, Muriel et le photographe Dominique en covoiturage avec un Fiat Scudo de location s’arrêtent un instant pour une pause café. L’ambiance est au mieux, l’excitation de passer une bonne semaine plein de bonnes balades et de découvertes natures les fait papoter gaiement ce qui a pour conséquence de raccourcir le temps du voyage.
Le choix de ce covoiturage à 6 personnes répond au souci permanent des membres de l’association de réduire la consommation de pétrole et participer, même modestement, à économiser les ressources d’énergie fossile sur terre.
A l’arrivée, Véronique, Maurice et Juliette, déjà sur les lieux, nous accueillent chaleureusement.
Arriveront un peu plus tard Agnès et Rémy. Nous serons alors 11 « Curieux » heureux d’être arrivés à bon port.
Ultérieurement, David et Céline rejoindront les vacanciers.
Voici le joli gite de La Vernière, 18 chemin du Bouton Rouge, super confortable, aménagé avec goût par Christine et Bertrand Perret qui nous accueillent avec gentillesse et considération.
A l’intérieur, séjour (photo), chambres et salles de bain, nous avons la surprise de trouver toutes les commodités « comme chez soi », literie complète, salle de bain avec serviettes et savonnettes, toilettes et lave-main, etc., un « trois étoiles » très apprécié par l’association.
Installation et courses d’intendance faites, les Curieux prennent plaisir à prendre l’apéritif dehors, le climat est clément, la fraiche Normandie semble loin.
Puis le piège Tavoillot est installé dans un endroit recommandé par nos hôtes qui sont bien étonnés par l’activité-passion de notre association.
Premier bilan de chasse : 25 espèces identifiées autour du piège le soir, un petit début. Le lendemain il sera complété par 13 autres espèces prises dans la nuit.
Exemple: Amphipoea oculea que nous n’avons pas l’habitude de voir chez nous.
Dimanche 22/07/2012
Le lendemain après le petit déjeuner se forment 2 groupes, le premier à pied le long du canal latéral à la Loire, pour identifier quelques libellules et le second à vélo dans le but de repérer les environs et notamment l’Abbaye de Sept-Fons (prononcer Céfon) célèbre dans toute la France pour la fabrication de la Germalyne.
Cools, les Curieux !
Petite pause à l’écluse de la Besbre (prononcer Bèbre) pour voir passer un bateau.
L’Abbaye des moines trappistes nous déçoit, elle n’est pas visitable, nous ne pourrons pas voir comment se fabrique le fameux germe de blé en poudre. La boutique n’est même pas ouverte en raison d’un office religieux, il faudra revenir.
Pour nous consoler, au retour, Maurice et Rémy ont la gentillesse de s’occuper du BBQ, poulet mariné qui sera accompagné d’une bonne salade composée à l’ombre de la magnifique pergola sur laquelle pousse une agréable vieille vigne.
L’après-midi tous les adhérents prendront avec plaisir la bicyclette, toujours le long du canal latéral à la Loire, qui a le gros
avantage d’être tout plat, un rêve !
Pour se rendre pas trop loin, vers les bords de Loire auprès d’un bassin de rétention d’eau, comme il en existe beaucoup ici (Ancienne carrière appelé « La Pichine »)
Et de chasser quelques insectes intéressants et libellules différents de chez nous, comme ci dessous Orthetrum albistylum, rare en Normandie, commune ici.
Pour finir dans une pâture fleurie à observer, flasher et noter tout ce qui bouge. En retournant au gite, Véronique casse malheureusement son dérailleur. Les propriétaires de La Vernière auront la bienveillance de prêter un autre cycle, ce qui est remarquable.
Et le soir, ayant allumé le piège, les Curieux, libres, ont le loisir de pouvoir taper les cartes, vive l’automatisme ! Et, en plus,
une bonne surprise les attendra, la prise d’un magnifique longicorne : Prionus coriarius, attiré lui aussi par la lumière.
Lundi 23/07/2012
Muriel ayant été cherché les captures de la nuit, les Curieux, au petit matin, se penchent sérieusement sur les identifications.
Furent ainsi remarquées de belles et peu communes espèces comme :
Actinotia polyodon (photo), Catocala fulminea, Perizoma alchemillata…
Arrivée de David en cette belle matinée ; Nous partons tous alors pour une balade de prospection sur la réserve naturelle du Conservatoire du Val d’Allier, toujours en covoiturage avec le Scudo Fiat de 9 places plus une voiture. Claire et Loïc vont se renseigner directement au Conservatoire pour connaître les meilleurs sites. Deux sont conseillés et choisis : Réserve Naturelle de Châtel de Neuve «Le Tressage » ainsi nommé parce que l’Allier, à cet endroit, se trouve libre des ses mouvements et se partage en plusieurs bras formant comme une tresse. Les bancs de sable façonnés par l’Allier constituent un écosystème riche et varié.
Mais avant tout, la joyeuse équipe, déballe les casse-croutes préparés au gite avant de partir, car pour de bonnes
observations, il est nécessaire d’avoir le ventre bien rempli.
Les bords du fleuve sont magnifiques et chacun prend le temps d’observer minutieusement, la végétation particulière, les gros arbres curieusement déracinés sur les bancs de sable, les oiseaux pêcheurs ou rapaces. Voici quelques exemples :
Hoplia caerulea et Aegomorphus clavipes (photo)
Ayant repéré dès l’arrivée de beaux pruniers sauvages, les Curieux profitent, en partant, de cueillir opportunément les petites prunes acidulées, en pensant qu’une délicieuse tarte ferait bien l’affaire d’un dessert, tout à fait bio.
Réserve Naturelle de Monetay-sur-Allier
Les prises et observations naturalistes recommencent de plus belle :
Sympetrum sanguineum, Utriculaire (photo) : Ces jolies fleurs aquatiques sont carnivores. L’utriculaire commune doit son nom à ses feuilles en forme d’outres (Utriculus en latin) qui piègent les animaux. La plante secrète alors des sucs qui vont lui permettre de digérer l’insecte prisonnier.
Mais le chemin au nom particulier qui devait nous mener au bord du fleuve débouche sur un banalvillage. Et même, en insistant, après une grande marche sur route, en pleine chaleur, le lieu de prospection espéré ne correspond pas du tout au petit plan en notre possession. Après un petit goûter, il est décidé de regagner les voitures pour rentrer.
Et pour nous consoler de ce petit contretemps, des glaces seront dégustées dans le bar restaurant le plus proche.
Le soir pour la première fois sera organisé une chasse de nuit classique à la lampe avec le groupe électrogène, sur le bord de la Loire, aux environs du gite, plus précisément au camping de Diou. Nous serons fiers de déterminer 45 espèces d’hétérocères.
Une équipe en auto, pour le matériel et une autre de soutien en bicyclette, un bel exemple de solidarité.
La pyrale de la farine, la noctuelle de l’asclépiade (photo) , la feuille morte du prunier, etc.
Mardi 24/07/2012
Grande journée cycliste au programme, le long du canal de la Loire rejoindre Digoin à plus de 20 Km, et on verra précisément au compteur un total de 50 Km AR, ce qui sera un petit exploit pour beaucoup.
Le matin, tout frais, les sportifs roulent peinards en prenant même le temps de s’arrêter, histoire de chercher des longicornes sur les tas de bois, qu’on ne trouvera pas d’ailleurs.
Bien sûr, le pique-nique sur les bords de la Loire, à l’ombre, obligatoire pour pouvoir avaler les kilomètres restants.
Les bords du fleuve, comme on l’avait remarqué déjà vers Diou, sont encore envahis de plantes indésirables comme la renouée du Japon et la Jussie, mais que faire pour limiter cet envahissement ?
L’après-midi, reprise de l’itinéraire « vélo route et voie verte », enfin, on arrive à Digoin en passant sur le célèbre et impressionnant pont canal. Construit par l’état sous la direction de l’ingénieur Monsieur Julien de 1834 à 1838, il domine le fleuve de 12 mètres. Longueur totale 243 mètres, 11 arches de 19 mètres.
Après avoir pris un pot au centre ville où les Curieux remarquent étrangement un nid de cigognes (Sont-elles sourdes ?) sur le toit de l’église. Pour achever cette sortie sportive, une balade à pied à la « promenade des Demoiselles » détend les muscles des jambes très sollicités.
Mais il faut rentrer au gite et un pari de rapidité est tenu. Ce sera David qui le gagnera avec un peu moins d’une heure pour un peu plus de 20 Km, toutes nos félicitations.
Le soir à l’apéritif un hôte non invité nous rend visite, mais c’est avec plaisir.
Aegosoma scabricorne
Malgré la fatigue, après manger, les enragés des hétérocères repartent pour une autre chasse de nuit toujours sur les bords de Loire et ils seront récompensés car 76 espèces seront trouvées, jusqu’à 2 heures du matin.
Loïc et Muriel, toujours partants pour la chasse, pas de problème ! (Photo Dominique)
Dypterygia scabriuscula (photo),
Pseudeustrotia candidula, Cyclophora annularia.
Mercredi 25/07/2012
Pour souffler un peu, il est décidé, par cette encore très chaude journée de faireune matinée libre. Arrivée de Céline, nous sommes donc au complet.
Profitons pour dénoyauter les petites prunes sauvages, une joyeuse corvée qui ne parait pas trop longue avec quatre aides cuisiniers. Pendant ce temps là, Agnès et Véronique préparent la pâte à tarte «maison». Prêtes àêtre mises au four, et même décorées par un reste de pâte, ces chef-d’œuvrefont déjà saliver les convives. Le reste de prunes sera cuit et sucré pour se
transformer en compote un peu acide mais rafraichissante.
Un petit groupe retourne à l’Abbaye de 7-Fons, à bicyclette pour enfin pouvoir acheter quelques bons produits fabriqués par nos petits moines nationaux, comme de très bonnes confitures ou du fromage (A la Germalyne !)
Et encore un bon repas sous la tonnelle, au menu chipolatas au BBQ et ratatouille fraiche. Puis, sans se presser, on laisse écouler les heures chaudes du climat presque méditerranéen (environ 36°, dur dur pour les Normands !)
En route vers 18 heures, direction Saint Martin des Liais, bord de Loire toujours, et balade naturaliste.
Dans le chemin d’arrivée il est repéré des Guêpiers d’Europe sur les fils électriques et chacun d’essayer de les approcher pour prendre une bonne photo, pas évident.
La Loire est bien pleine cette année, au lieu dit « Les frayères des Germains ». Tapis végétal : graminées, chardons, thym, euphorbe petit cyprès. Selon le panneau indicateur du Conservatoire d’espaces naturels de l’Allier, on peut rencontrer des Sternes naines, Sternes pierregarin, des Petits Gravelots et des OEdicnèmes criards (attention nicheurs fragiles), mais,
hélas, on n’en rencontrera pas.
Retour au gite pour diner. Et le soir, retour sur ce splendide site dont on pressent en allumant la lampe une chasse intéressante. Les espoirs seront dépassés, de mémoire de Curieux rares sont les chasses aussi fructueuses et les espèces de
papillons si différents dans ce milieu peu fréquenté la nuit. Seront comptabilisées 120 espèces, avec des raretés incroyables. Les courageux chasseurs resteront jusqu’à 4 heures du matin !
Muriel, David, Loïc, Rémy, Agnès, Claire et Dominique sont les heureux participants.
Ipimorpha subtusa (photo) Hyles euphorbiae…
Agrotis ipsilon, Acontia lucida (photo),Evergestis pallidata…
Jeudi 26/07/2012
Balade prospection direction les étangs de Chevagnes, pour tenter d’apercevoir des tortues cistudes.
Positive « acistude » de Muriel et Françoise !
Mélampyre des près (photo), cèpe, parmélie des chênes…
Tabac d’Espagne, dent de ragondin (photo),…
Un peu plus loin un autre plan d’eau bien dégagé où on aperçoit pas mal d’oiseaux dont un très beau Héron bihoreau d’assez près.
Et un dernier arrêt, difficile d’accès, pour la bonne bouche, puis retour pour déjeuner.
L’après-midi, en raison de la grosse châleur et pour certains de la courte nuit précédente, sieste (presque) obligatoire. Le programme prévu de longue date est ce soir le fameux resto de la com’nat d’été, avec réservation à la Grignotte, rue de
l’Horloge, 71 140 Bourbon Lancy.
Petite visite touristique autour des remparts de cette ville moyenâgeuse, histoire de se mettre en appétit.
Et ça grimpe et il fait chaud ! La ville est aussi célèbre par son « Beurdin » , petit bonhomme qui sonne au Beffroi (1982) les heures en tirant la langue aux passants.
Francoise, toujours bonne observatrice, nous dégotte un géomètre que nous n’avions pas encore vu cette semaine : Macaria
notata.
Et voilà la joyeuse tablée en place pour une bonne soirée détente, servie, les pieds sous la table.
Durant le repas, un jeu est inventé : Il faut trouver un objet quelconque représenté par un mot ou une représentation plus ou moins symbolique en observant aux alentours.
Le repas lui-même, hélas, est sans spécialités locales, et il déçoit un peu notre équipe mais, d’expérience, dans des endroits touristiques, c’est souvent le cas. Et le décor est plein de charme…
Enfin chose amusante, l’addition est vérifiée et séparée différemment selon chacun. Est-ce l’influence du sketch de Muriel Robin « L’addition » ?
Vendredi 27/07/2012
En raison de la menace d’orages violents, la sortie « Canoë Kayak » est annulée, c’est bien la première fois que la com’nat d’été est privée de ce sport. La matinée est occupée à la détermination des papillons récoltés dans le
piège de la nuit.
Céline nous propose le visite d’un site où on pourrait voir le Guêpier d’Europe, vers Bessay sur Allier. Un covoiturage de 9 personnes est organisé avec une bonne musette pour pique-niquer.
Oiseau migrateur, Merops apiaster (
Guêpier d’Europe) affectionne les berges sablonneuses des cours d’eau, les falaises d’éboulis où il creuse des terriers. Comme son nom l’indique,
guêpes,
abeilles,
frelons et autres
hyménoptères
constituent le gros de sa nourriture mais il consomme aussi d’autres insectes :
mouches,
libellules,
papillons,
criquets,
sauterelles,
phalènes,
termites qu’il chasse en général au vol, à la manière des hirondelles.
Préparez vos jumelles et appareils de photo, et regardez bien si vous apercevez un Guêpier….Quelques uns seront aperçus, mais un peu loin…dans ce site grandiose.
Les bords de l’Allier ou le Guêpier niche.
Pour ceux qui restent au gite (4 personnes) ce sera le repos, quelques courses et une prospection vers la station d’épuration
de Bourbon-Lancy.
La Loire aux environs de la station d’épuration de Bourbon-Lancy
Belle prise sur les lieux : Le thécla du bouleau
Le dernier soir, nous avons l’honneur d’inviter les propriétaires du Gites et avons ainsi une belle occasion de faire plus ample connaissance de ces personnes très sympathiques.
Puis vient le dernier bon repas du séjour, où, tout ce qui reste est utilisé pour, comme toujours, faire des miracles pour le plaisir de nos papilles gustatives.
Samedi 28/07/2012
Branle basde combat, c’est le repli stratégique avec grand nettoyage, pour rendre les lieux aussi propres que nous les avons trouvés. Comme toujours, chacun participe à cette œuvre avec courage.
Traditionnelle photo de groupe de fin de com’nat, suivi des au revoir et à l’an prochain, si vous le voulez bien, ailleurs ou ici, si le cœur vous en dit !
Merci à toutes les bonnes volontés pour l’organisation de cette semaine et en particulier à celles et ceux qui n’ont pas ménagé leurs efforts, notamment pour la location du véhicule collectif Fiat et l’emprunt de la remorque.