Les Bryophytes Forêt de Cerisy samedi 3 juillet 2021

Mousses ou bryophytes en Forêt de Cerisy

Le samedi 3 juillet 2021

« Rendez-vous à 14h00, à la maison forestière du Rond-point, au sud du bois l’Abbé : Facile à trouver, là où certains bryologues sont de marbre, ici il y en a un qui est de bois, sur son banc ! » – Voir statuette sur place –

Animateur: Loïc

Equipage, 11 personnes présentes : Loïc, Claire, Célian (moussaillon), Dominique T, Dominique D, Cédric, Sébastien, Marlène, Sterenn, Mathilde, Pascal 

14 heures : Voilà la belle et joyeuse équipe de volontaires pour tout apprendre sur les mousses.

Rapidement elle s’enfonce dans la très belle forêt de Cerisy qui est particulièrement luxuriante au début juillet.

Les bryophytes à mots découverts :

Objectif : faire un état des lieux des connaissances bryologiques des participants

Déroulé : l’animateur cueille une grosse mousse (Polytrichum formosum) et propose aux participants, réunis en cercle, de nommer les différentes parties de la plante qu’ils connaissent. C’est l’occasion de dire que les mousses n’ont pas de racines, pas de système vasculaire.

Notre animateur a préparé une petite liste de termes spécifiques concernant les bryophytes :
A nous de voir ceux qu’on pourrait reconnaitre et expliquer… Rares sont les mots qui nous paraissent familiers, il semble que le vocabulaire descriptif de ce groupe  de plantes soit assez particulier…

Vocabulaire bryologique :

Objectif : faire un état des lieux des connaissances bryologiques des participants

Déroulé : l’animateur montre une feuille A4 sur laquelle une quarantaine de mots d’usage courant dans les ouvrages d’identification des mousses sont écrits. Il propose aux participants de les lire silencieusement, en comptant dans leur tête le nombre de mots qu’ils connaissent. Ensuite, chacun dit le nombre de mots qu’il connaît et tous peuvent mieux apprécier les niveaux de connaissance des uns et des autres. A ce stade, aucune définition n’est donnée.

Qui dit plus ? :

Objectif : apprendre à différencier acrocarpes et pleurocarpes

Déroulé : l’animateur tient dans une main un brin d’acrocarpe (Polytrichum), dans l’autre un brin de pleurocarpe (Rhytidiadelphus). Chacun à leur tour, les participants disent une différence qui doit être autre que celles prononcées par les précédents. Une fois les comparaisons épuisées, l’animateur indique les critères discriminants et les complète éventuellement.

Il existe environ 600 espèces de mousses dans la région.

On poursuit la prospection : « chasse à la mousse »…attention, la mousse tache (les pantalons)

En chemin un p’tit micro : Crambus lathoniellus, le Crambus des prés.

Les chenilles des lépidoptères suivants se nourrissent de mousse : Eilema complana, Idaea rusticata, Catoptria falsella, Catoptria verellus, Platytes alpinella, Scoparia basistrigalis, Scoparia ambigualis, Eudonia lacustrata, Eudonia angustea, Eudonia delunella, Eudonia truncicolella, Eudonia mercurella, Eudonia pallida, Synaphe punctalis,…

Eh bien, on peut dire que les mousses ont une grande utilité dans la nature, n’est-ce pas ?

Prospection jusqu’à ce bel endroit verdoyant ou coule un joli petit ruisseau propice à découvrir de nouvelles espèces de bryophytes.

A noter qu’on peut attraper des tiques en cette saison, mais il y a aussi des mousse-tiques !

Notre animateur alors  fournit à l’assemblée moult petits tubes sous l’œil intrigué de Célian.

Un air de famille :

Objectif : apprendre à reconnaître les 5 grand types de bryophytes (hépatiques à thalle, hépatiques à feuilles, sphaignes, acrocarpes, pleurocarpes) ;

Hépatique à thalle

Déroulé : l’animateur distribue 3 tubes vides par personne. Les binômes sont constitués. Les participants doivent ramener 6 mousses différentes par binôme, soit 1 par tube. Après la phase de récolte, les participants se regroupent en cercle, assis. 2 feuilles blanches A4 sont posées au sol. Les participants sont invités à poser sur l’une les acrocarpes, sur l’autre les pleurocarpes. Deux nouvelles feuilles blanches sont posées et les hépatiques à thalles et à feuilles sont regroupées. Les différences sont verbalisées et illustrées à partir des échantillons.

Classement collectif sur une feuille de papier entre les mousses aux tiges simples (acrocarpes) et celles aux tiges ramifiées (pleurocarpes)

Et voilà le travail, c’est tout bon !

Puis, reprendre les tubes et chercher des sporophytes (Organisme reproducteur de spores) Mais on nous signale que ce n’est pas la bonne période pour la fructification…et cependant une belle récolte est faite.

On étale donc la récolte sur une feuille de papier, constat intéressant : Des tailles très variables de sporophytes.

Maintenant il faut expliquer la reproduction :

Grandir sur la tête de maman :

Objectif : comprendre les différentes étapes du cycle de reproduction d’une mousse, en associant vocabulaire descriptif et étapes du cycle de vie. C’est la partie « copieuse » de l’animation ;

Déroulé : l’animateur raconte le cycle de vie d’une bryophyte, une fois avec des mots emprunt à la biologie humaine, puis une seconde fois avec les mots du vocabulaire bryologique. La feuille du vocabulaire bryologique est posée au sol et lisible de tous.

 En haut de la plante, une corbeille (partie femelle). La fécondation se fait naturellement par l’eau de pluie, le vent, la brume…qui transportent les gamètes mâles. Les spermatozoïdes mâles (anthérozoïdes) fécondent l’organe femelle (archégone) Après fécondation, le nouvel individu de mousse va directement pousser sur « sa mère » où il va grossir et s’élever jusqu’à déchirer la base de l’archégone. Il se forme ainsi le sporophyte (capsule, soie). À maturité, la capsule s’ouvre et libère des spores donnant naissance à un protonéma (réseau filamenteux), d’où pousseront de nouveaux brins de mousse. Et le cycle recommencera.

Quelques définitions complémentaires :

Actinomorphe : symétrie axiale

Archégone : Organe femelle reproducteur

Oosphère : Gamète femelle

Péristome : Ensemble d’appendices entourant, chez les mousses, l’orifice de la capsule

Sporogone : Appareil producteur des spores chez les bryophytes.

Stomate : Ouverture naturelle sur l’épiderme de la tige ou de la feuille, qui assure des échanges gazeux avec le milieu extérieur (respiration, excrétion).

Thalle : Appareil végétatif des plantes

Zygomorphe : symétrie bilatérale

Enfin Loïc pour tester nos nouvelles connaissances propose de faire un petit dessin d’une mousse « type » et d’écrire les différentes parties de cette plante.

Voyons : « reprendre mes notes… ouh la la…»

Un brin collé :

Objectif : mémoriser le nom des différentes parties du sporophyte ;

Déroulé : l’animateur colle avec du scotch un brin de mousse portant un sporophyte au centre d’une feuille A4, à raison d’une feuille pour deux. L’animateur énumère les noms des différentes parties du sporophyte (voire plus). Les participants doivent écrire le nom sur leur feuille avec une flèche montrant la partie de la mousse correspondante.

En option : atelier d’écriture : il est demandé aux participants de créer une phrase utilisant, dans l’ordre du haut vers le bas de la mousse, les initiales ou les premières syllabes de chaque terme descriptif. La phrase qui sera la plus efficace pour permettre à chacun de mémoriser et redonner les termes descriptifs du sporophyte sera notée par tous.

Plus ou moins facilement les bryologues en herbe inscrivent  2 principales parties : gamétophyte et sporophyte, en bas, le rhizoïde et pour le sporophyte : la soie, la capsule contenant les spores et la coiffe, et la création d’une petite phrase en bas de la feuille A4.

Pas si mal, non ?

Pour poursuivre une étude plus poussée sur les bryophytes, un livre est recommandé (photo ci-dessous). Il possède une clé de détermination très pratique orientant vers la famille de mousse puis pour affiner l’identification de très bonnes photos et descriptions du taxon précis recherché.

16 heures

Dernière initiation facultative mais largement appréciée, chacun peut prendre son temps, en rentrant, pour faire diverses belles photos de toutes les plus belles mousses rencontrées sur son chemin.

Déclencheur :

Objectif : produire une galerie photos des espèces de mousses du lieu d’animation ;

Déroulé : l’animateur propose à chacun de vagabonder à son gré pour photographier le plus d’espèces de mousses possibles différentes. Les photos seront renvoyées suite à l’animation à l’animateur qui les nommera au mieux. Les photos seront utiles aux rédacteurs du compte-rendu de la sortie, au gestionnaire, à l’observatoire bryo lichénique de Normandie.

Voilà celles de Mathilde :

 

 

 

« Mousseline »

 

 

 

  « Mousson »

 

 

 

« Mousseron »

 

 

 

 « Moustiquaire »

 

 

 

 « Moustérien »

16 h 44 l’heure dugouter petits gâteaux et bonnes bouteilles de bière (merci Pascal)

Une belle tablée… 

 

Une bonne bière…

Maintenant tout le monde aime la mousse ! Santé et merci à notre sympathique animateur.

 

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