Asso V’lô et les Curieux de nature,
le 5 août 2017
Si le Curieux de nature a une préférence pour le mode de locomotion pédestre, qui permet d’observer plus longuement plantes, oiseaux et insectes des bords de chemin, il n’en dédaigne pas pour autant d’autres modes de transport. Chaque année, une balade à vélo est ainsi généralement proposée, et ce fût cette année le samedi 5 août. Après la voie verte de la Vire et la Baie du Mont-Saint-Michel, nous sommes cette fois-ci restés sur nos terres, en parcourant la forêt de Cerisy et en suivant la vallonnée vallée de la Drôme.
Une autre particularité de cette balade a été une co-organisation avec la jeune et dynamique association saint-loise V’lô.
En ce samedi matin, le rendez-vous est donné à 9h30 au parking de la commission. Les arrivées s’échelonnent, les vélos se préparent, les membres s’échauffent et un petit café de bienvenu nous est offert par Dominique (dit la Dom’).
Les deux associations se présentent et Sébastien prend momentanément sa casquette ONF pour nous parler, sur la sollicitation des participants, de la réglementation en forêt pour les vélos. Puis la teinte automnale des hêtres de la forêt est évoquée, avec présentation du responsable en tube : un petit coléoptère nommé le charançon du hêtre dont larves et adultes attaquent les feuilles.
Du fait des congés d’été, peu de personnes étaient attendues, et pourtant, ce sont 20 cyclistes qui s’élancent pour une balade « théorique » de 18 km.
Après avoir longé la lisière de la forêt et emprunté une route étroite, un arrêt est fait au début d’un chemin de randonnée. Un papillon vulcain et des chenilles de la goutte de sang offrent un bon prétexte pour parler petites bêtes. Le groupe s’engage ensuite dans un magnifique chemin creux dans lequel un débroussaillage a été réalisé il y a peu. S’il offre l’avantage de faciliter la circulation, les résidus restés en travers du chemin sont quant à eux redoutables pour les pneus des vélos. Delphine en fera les frais, en nous offrant la première crevaison de la journée. Mais cette pause permet à nos amis de l’association V’lô de nous offrir une belle démonstration de réparation, et un Myrtil est capturé et promptement déterminé.
Après cet intermède, le petit groupe repart vaillamment vers la première pause officielle de la matinée : le Trou du diable. Quelques localités exotiques sont citées en exemple par les participants en pénétrant dans cette ancienne ardoisière. Le lieu offre en effet un décor et une atmosphère qu’on ne s’attend pas à trouver dans notre bocage normand. Après une présentation par Loïc de quelques fougères, hépatiques et mousses réparties, tel un jardin japonais, sur les parois, et une tentative infructueuse de trouver une salamandre, le groupe repart pour retrouver la Drôme. C’est au pont du charmant Moulin neuf, une des stations de la cordulie à corps fin, libellule protégée en France, que le groupe fait une pause. Les libellules sont malheureusement rares et ce n’est seulement qu’après le départ d’une partie du groupe qu’une femelle d’aeschne bleue est capturée. Par sa taille, ses couleurs et ses puissantes mandibules (le nom scientifique de la libellule est odonate, qui fait référence en grec à ses mâchoires dentées), l’insecte impressionne. Il sera ramené aux premiers partis… qui eux-mêmes de leur côté ont pu capturer l’espèce, un mâle cette fois-ci. L’histoire ne dira pas si cette mésaventure aura rapproché les deux protagonistes.
Cette fois, le groupe est bien décidé à ne plus mettre pied à terre avant d’atteindre le Château de Balleroy, lieu du pique-nique. L’objectif aurait été atteint, sans une nouvelle crevaison, cette fois-ci, de Jérôme. Le groupe se sépare, le temps de la réparation, et Aliocha nous quitte, attendu pour un départ en vacances. Mais les 19 cyclistes restants réussissent à se retrouver à Balleroy. Le parc du château et ses vieux arbres nous offrent un beau lieu de pause. Les repas sont sortis du sac, les thermos d’eau pour les plus sérieux, les bouteilles de bière et de vin pour les Curieux. Après une photo de groupe et une pause toilettes, c’est de nouveau reparti.
Si les vues sur la forêt, le bocage ou la rivière se sont échelonnées durant la matinée, c’est à présent l’impressionnante carrière de Vaubadon qui s’étale sous nos yeux. Une vue dont le groupe pourra profiter à son aise, car une nouvelle crevaison touche le groupe, et pour la seconde fois, Jérôme. Les personnes présentes auront par ailleurs pu noter l’étonnant bruit de ballon de baudruche percé ainsi produit. Une nouvelle intervention très professionnelle de Stéphan permet au groupe, dont quelques-uns ont profité de la pause pour « botaniser », de repartir à nouveau vers la Drôme.
Le chemin emprunté est joli, mais présente par endroit une déclivité et la présence de roches à nu qui le rapproche plus d’un parcours de VTT professionnel que d’une tranquille balade familiale à vélo. Cela n’empêche pas Pascal de capturer sur la route un cordulégastre annelé et au groupe d’atteindre, à pied ou à vélo, le pont de Sully, d’origine romane. Les filets sont sortis et deux espèces de caloptéryx, le vierge et l’éclatant, s’offrent aux regards. Sébastien et Loïc, en bons amateurs de carabiques, ne peuvent s’empêcher d’asperger copieusement les berges sableuses de la rivière pour y trouver quelques individus, aidés par Zélie. Une exuvie d’aeshne paisible est trouvée sur un tronc, et donne prétexte à parler du cycle de vie des libellules.
La descente vers la rivière appelle forcément à… une remontée. Celle-ci se fait dans les champs de blé et est particulièrement traitre, par sa durée. La traversée de la route, très fréquentée à l’entrée de Vaubadon, est facilitée par l’amabilité des conducteurs, et la piste cyclable permet d’assurer au groupe une certaine sécurité. Le groupe repart d’un bel élan, emmené par un Jules qui en a sous la pédale. Nous retrouvons la forêt, au plus grand plaisir de notre forestier qui s’y trouve comme un poisson dans l’eau, et parcourons de belles allées forestières. Nous apprenons grâce à Stéphan à gérer le passage d’un groupe de cyclistes sur un rond-point (en l’occurrence, celui très fréquenté de l’embranchement), avant de redescendre vers le parking de la commission et nos voitures. Une dernière collation est partagée, et le groupe découvre qu’au lieu des 18 km, c’est 27 km qui ont été parcourus (forcément imputé à un bug de Géoportail et non à une erreur humaine !). Le groupe salue le départ de Stéphanie et Jérôme, venus courageusement de Saint-Lô en vélo, et se sépare… en prévoyant déjà une nouvelle sortie commune en 2018 !
L’organisatrice remercie les participants qui, malgré les crevaisons, une première d’ailleurs pour les deux associations, et la distance finalement parcourue, auront gardé le sourire tout au long du parcours… qu’il est plaisant de parcourir à bicyclette de beaux paysages avec de belles personnes !
Claire.
Merci aux photographes : Agnès, Lucien et Stéphan.