Com’nat « Forêt d’Andaine » les 13 et 14 avril 2024

Comm’Nat « Forêt d’Andaine »

Les 13 et 14 Avril 2024

Balades en forêt domaniale des Andaines à la découverte de différents types de milieu : bois, landes, bocage, zones humides …

MFR (Maison Familiale Rurale), 17 rue d’Alençon, Haleine 61410 RIVES D’ANDAINE.

RV au gîte entre 10 et 11h30

25 € la nuitée, prix max, moins de 12 ans gratuits

Référents : Hélène, Claire, organisatrice : Hélène

Samedi soir : auberge espagnole. N’oubliez pas le petit déj !

Apporter duvets, drap housse, oreiller, taie (il y a des traversins mais pas d’oreiller).

Participants :

Loic, Claire, Zacharie et Célian, Hélène, Muriel, Françoise, Dominique, Laurence, François, Anne-Marie, Pascal, Isabelle, La Dom, Marie-Jo.

Bonjour, les Curieux!

Pour ceux qu’un week-end naturaliste en forêt tente…

Hélène a établi une cartographie pour vous montrer les différents lieux visités (en pièce jointe) autour de Bagnoles-de l’Orne.

Rappel du programme:

Samedi 13 avril, nous irons pique-niquer puis nous promener au sein de la forêt domaniale des Andaines, dans le Parc Normandie-Maine où l’arbre est roi et l’eau au cœur des légendes.

Puis en fin de journée, Loïc nous montrera comment participer au recensement des carabiques de Normandie (sous l’égide du GRETIA) à l’aide de bocaux en verre (technique du piège Barber).

Dimanche, nous vous invitons à une sortie le long de La Gourbe, au fond des Gorges de Villiers : pierrier, lande sèche, tourbière, chênaie… Des paysages variés, propices à l’éveil des sens !  Anémones et Jacinthes des bois parent déjà de leurs belles couleurs les sous-bois. Espérons que quelques orchidées, comme la Listère ovale, soient déjà au rendez-vous. Et verrons-nous l’Osmonde royale vainement cherchée en forêt de Saint-Sever l’an passé ? Qui sait ? Nous observerons peut-être ce petit coléoptère, le très beau Clairon des abeilles, dont la présence est avérée depuis 2018 sur le site (même s’il est cependant un peu tôt dans la saison).

Samedi 13 avril 2024

« Une maison familiale rurale (MFR) est un établissement scolaire appartenant à un réseau national d’établissements situés en zone rurale. De statut associatif, le réseau des MFR a pour objectif la formation et l’éducation des jeunes et des adultes, ainsi que leur insertion sociale et professionnelle dans l’espace rural. » Cf : Site MFR

C’est dans ce bel établissement que les Curieux se retrouvent par un temps ensoleillé parfait pour la saison. Un pique-nique dans la forêt était prévu au programme mais il est rapidement décidé de déjeuner sur place dans la cour sur les tables prévues à cet usage.

A votre bonne santé ! Un p’tit café rapidement avalé et hop, direction la forêt d’Andaines

En covoiturage on se rend au carrefour du Cerf. Sur la route, le renouveau du printemps offre à notre regard un magnifique décor fleuri : jaune comme les pissenlits, les renoncules, les ajoncs et les genêts, blanc comme les stellaires, les pâquerettes et les merisiers, bleu comme les jacinthes et les myosotis, vert comme le printemps de l’herbe, c’est un festival de couleur.

D’un pas décidé, on emprunte la route forestière de la Mare aux Oies, il est 14 h 15. Comme d’habitude le petit circuit de la balade prévue par notre amie Hélène sera parcouru au rythme de chacun plus ou moins vite selon la fréquence des arrêts provoqués par les découvertes entomologiques.

La forêt :

« Depuis toujours exploitée pour répondre aux besoins domestiques et industriels, la forêt d’Andaine aurait pu disparaitre au 18ème siècle. Les forestiers ont alors commencé à planter des pins sylvestres dans les zones les plus pauvres. Depuis de nombreuses essences sont venues enrichir le massif aujourd’hui composé pour moitié de résineux et l’autre moitié de feuillus : pins, sapins, épicéas, douglas, mélèzes côtoient hêtre, chênes, châtaigniers, bouleaux et de nombreux autres arbustes, souvent en mélange. » Site ONF

C’est particulièrement en fouillant les troncs de conifères morts en décomposition que nous découvrons beaucoup d’arthropodes intéressants comme ce gloméris Glomeris marginata et ce carabe Nebria brevicolis, (brun, pattes roussâtres, pubescence des antennes à partir de l’article 5, stries des élytres profondément et fortement ponctuées) et d’autre petites bêtes non déterminées comme les mille pattes, les forficules, larves de carabes, de taupins…

Mais bien d’autres rencontres sont notées : triton marbré, alpestre, crapaud épineux, Scaphidium quadrimaculatum « La Scaphidie à points rouges« , 5 à 6 millimètres, famille des Staphylinidae, (photo wikipédia ci-dessous)

Et selon les bonnes oreilles avisées de certains adhérents Curieux ornithologues, ce sont les chants des mésanges, roitelets, pinsons, grimpereaux, coucou, sitelle, etc. qui nous accompagnent en marchant.

Un battage des branches ensoleillées des conifères permet de récolter de nombreux insectes : punaises, taupins, cicadelles, forficules, charançons, etc., et d’identifier de nombreuses coccinelles grâce au petit guide des coccinelles des côtes d’Armor bien documenté :

Calvia decemguttata et couple d’Adalia decempunctata

Pascal au filet, Anne-Marie à la déter. yeah !

Mais aussi coccinelles à 7 points, à damier, marsupilami, asiatique, à virgule (Exochomus quadripustulatus), brune (Aphidecta obliterata) et Rhizobie des arbres (Rhyzobius chrysomeloides).

Au mois d’avril toutes ces observations sont assez remarquables, il en est conclu que pour les coccinelles, les conifères sont des arbres refuges et que le printemps particulièrement doux convient bien à l’émergence de nombreux taxons.

La forêt est agréablement structurée pour les promeneurs avec de beaux sentiers et des panneaux indicateurs pour ne pas se perdre. L’eau y est présente dans de gros et profonds trous par-ci, par-là qu’on pense avoir été fait par les bombardements de la dernière guerre mondiale : en effet selon « Le Publicateur libre » :

« FORET D’ANDAINE – Quand les trous d’obus abritent la biodiversité

Bombardé pendant la seconde guerre mondiale, ce secteur n’a été que récemment étudié et il a révélé toute l’originalité de la biodiversité qu’il accueille. Point stratégique pour la logistique de l’armée allemande pendant la bataille de Normandie de 1944, la forêt d’Andaine abrite une multitude de trous d’obus (près de 400 répertoriés) dans lesquels se sont formées des centaines de mares. »

On remarque aussi la présence d’eau dans les fossés le long des chemins, ce qui explique la présence de nombreux amphibiens.

Salamandre tachetée sous une écorce et têtards de grenouilles N.D. dans le fossé.

L’équipe professionnelle de photographes est au travail, Zacharie et Célian sont admiratifs ! Claire identifie une chenille de Lasiocampa quercus, le Bombyx du Chêne.

Puis, notre ami Loïc spécialiste, entre autres, des araignées nous détermine facilement :

  Dolomedes fimbriatus (Dolomede des marais)

Francoise détermine aussi une Piéride de la rave (Pieris rapae) prise dans son filet.

Le programme nous avait signalé qu’on pouvait éventuellement découvrir le clairon des abeilles ce qui nous intriguait parce qu’il était un peu tôt dans la saison mais Muriel prend l’initiative de grimper sur un de ces nombreux tas de bois coupé par l’ONF suite aux tempêtes saisonnières à la recherche d’un insecte de la famille des Cleridae ou éventuellement d’un longicorne et, bingo, elle nous attrape une super bête,    

Clerus mutillarius, parfois appelé le clairon mutile ou grand clairon, découverte exceptionnelle. (ph : Hélène)

Voici Platynus assimilis (Paykull, 1790) et Triturus marmoratus (triton marbré)

Amara aenea (Amare bronzee) et Grenouille rousse (Rana temporaria)

17 h 24 Le sourire est sur toutes les lèvres, la forêt d’Andaines a été propice à plein de bonnes données entomologistes, les Curieux complimentent leurs organisatrices Claire et Hélène pour le choix forestier du lieu et de la date de cette com’nat.

Le soleil commence à s’incliner et filtre ainsi une lumière qui découpe ces arbres de la famille des « Gymnospermes » et tente le photographe  à la recherche de bons clichés.

Encore quelques observations sur le retour :

Crapaud épineux (Bufo spinosus)

petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) (ph : Hélène)

Cette bonne marche a donné soif et au regroupement du parking de covoiturage le choix est laissé pour boire un pot à Bagnoles de l’Orne. La plupart s’y rendent et retrouvent Danièle la sœur d’Hélène en villégiature sur place qui nous guide pour choisir un bon établissement et se désaltérer agréablement.

Les découvreurs enfin se mettent en route pour le gite d’Haleine (et non le gite d’Hélène !), ils retrouveront les plus jeunes, se reposeront et prépareront le diner type auberge espagnole cuisiné déjà avec soin pour le bonheur de tout le monde : chou rouge, nombreuses quiches, gratins et tartes aux légumes, salade, fromages variés, suivis de délicieux desserts comme gâteau au chocolat, crumble, petites crêpes sans oublier (raisonnablement) un peu de « jus de raisin rosé amélioré » ou « une boisson à base de malt, de houblon » pour faire bien descendre le tout.

Photo et rédaction Isabelle

Il est extrêmement rare de parler de vaisselle dans les comptes-rendus mais à la MFR ce WE, ça valait la peine, humour 

Notre ami Loïc,  nouveau chef de service PLONGE absorbé par la lecture attentive des articles IV.31 à IV.32 du protocole !

Assistantes attentives Françoise et La Dom…  

Retour au gite, une liste récapitulative générale de nos données se constitue.

Soirée papillons.

Photo Claire

Une exceptionnelle participation de l’ensemble des curieux ce soir y compris les néophytes papillonneurs ce qui fait énormement plaisir aux initiés. Une lampe de 250 watt est installée sur un drap devant la maison familiale. Les débuts seront lents mais bientôt de belles espèces vont arriver mais certaines préferreront se poser ou parcourir  le grand mur du gite, ce qui sera d’ailleurs un bon gag à une occasion : Un papillon monte haut sur le mur, Pascal généreusement monte au 2ème étage mais le temps d’y arriver la bête sera redescendue ! Elle sera néanmoins attrapée en fin de course.

Orthosia gracilis L’Orthosie gracile, polyphage et Drymonia ruficornis La Demi-Lune noire sur le chêne

Lycia hirtaria, la Phalène hérissée sur divers feuillus et Calliteara pudibunda  (Elkneria pudibunda),  La Pudibonde, femelle, polyphage sur feuillus.

Photo Lepinet

Egira conspicillaris (La Conspicillaire), Nourriture de la chenille : Assez polyphage. Une bête qu’on n’a pas l’habitude de voir dans la Manche.

Dimanche 14 avril 2024

Petit déjeuner avec joyeuse ambiance comme d’habitude et on oublie les petites courbatures et la nuit modérément courte, il faut se préparer à une sortie au programme allèchant. Il est décidé pour cette journée de faire les bagages et le ménage ce matin pour se rendre sur place aux Gorges de Villiers à Saint-Ouen-le-Brisoult et pique-niquer sur place.

Comment faire pour rentrer tous les bagages dans la voiture, c’est incompréhensible !  Auraient-ils grossi pendant la chaude journée d’hier ? Se seraient-ils multipliés cette nuit ?

En attendant le départ, Françoise joue volontiers au badminton avec Zacharie et Célian.

Bonne ambiance pour cette journée, pendant le voyage, il est constaté avec surprise la présence d’un beau renard roux dans un grand champ fauché ; la connductrice s’arrête et les jumelles sont aussitôt de sortie.

Vers 11 h nous arrivons sur le parking du fameux site naturel – un des plus pittoresques du département de l’Orne (sentiers découverte, visites guidées) .On entend le Geai des chênes (Garrulus glandarius)  puis le Coucou gris (Cuculus canorus)

Un petit battage rapide pour coccinelles sur les ajoncs en fleurs devant nous révèle la présence de la Coccinelle zébrée (Myzia oblongoguttata),  coccinelle à damier (Propylea quatuordecimpunctata),  coccinelle de l’épicéa (Aphidecta obliterata) et coccinelle Marsupilami (Psyllobora vigintiduopunctata). Excellent début.

« Les Gorges de Villiers correspondent à un petit vallon très encaissé qui est traversé par la rivière « la Gourbe ». Les deux versants accueillent une végétation typique armoricaine de lande sèche et de chênaie acidophile sur le plateau et de boisements hygrophiles en fond de vallon. Perché sur un des nombreux points de vue, on peut apercevoir des escarpements rocheux, des éboulis rocheux entourés de pinèdes plus ou moins ouvertes. Dans le fond de vallon, une ripisylve naturelle a remplacé les champs, prairies et pâtures qui étaient entretenus jusque dans les années 40. Une tourbière y est présente, entourée de saulaie marécageuse ; sur les flancs existent quelques parcelles en résineux issues de plantations réalisées au début des années 80. … Une des particularités du site des Gorges de Villiers provient de sa forte fréquentation historique, attestée dès l’époque romaine, puis tout le long du Moyen-âge jusqu’aux pèlerinages et promenades de curistes de Bagnoles-de-l’Orne depuis le milieu du XIXe siècle. La richesse de son patrimoine naturel, la fragilité de ses habitats et ses atouts pour la valorisation auprès du public ont fait du site des Gorges de Villiers un Espace naturel sensible du département. … La partie domaniale des Gorges de Villiers fait partie de la série d’intérêt écologique particulier de l’ONF pour le massif des Andaines … Géologie Profonde entaille d’environ 2 km creusée par la rivière la Gourbe en limite est du massif armoricain, le site des Gorges de Villiers offre un relief accidenté dont l’altitude varie entre 163 et 216 m. Ce site se situe en limite sud du synclinal paléozoïque Domfront-Mortain (correspondant actuellement au massif des Andaines), formé avec la chaîne hercynienne… Le fond des Gorges, creusé par la Gourbe après le soulèvement du massif armoricain, accueille les alluvions récentes du quaternaire constitués de sables et d’argiles. … Flore vasculaire Malgré un grand nombre d’espèces recensées, le site n’accueille pas d’espèces protégées régionalement ou nationalement. Ainsi, seulement 2 espèces encore présentes sur le site sont concernées par la liste rouge des plantes vasculaires menacées en Basse-Normandie (NT : quasi menacée): – La Laiche blanchâtre (Carex curta Gooden.) – Le Comaret (Comarum palustre L.) …  Poissons Trois espèces bénéficient de mesures de protection : la Truite fario Salmo trutta (protection de son habitat), le Spirlin Alburnoides bipunctatus et le Chabot Cottus gobio … … Coccinelidés – Deux espèces peu communes associées aux essences à feuilles caduques : Calvia 10-guttata, d’affinité forestière, et Halyzia 16-guttata, l’une des rares espèces mycétophages. – Quelques spécialistes des conifères, dont l’une exclusive, Sospita oblongoguttata, peut être considérée comme rare dans notre région. – Une petite espèce susceptible d’occuper divers habitats mais toujours rare, Pullus haemorrhoidalis. … Cleridae Le Clairon des abeilles Trichodes apiarius a été découvert en 2018 sur le site, sur des fleurs de ronces (M. DEBROIZE, B. BEAUFILS). Seulement 14 données mentionnent cette espèce en Basse-Normandie. C’est une première pour le Département de l’Orne. … Reptiles La Couleuvre à collier (désormais nommée Couleuvre helvétique Natrix helvetica), la Couleuvre d’esculape Zamenis longissimus. L’espèce la plus fréquente est le Lézard vivipare Zootoca viviparia qui fréquente à la fois la lande sèche et les zones humides (tourbière). L’Orvet Anguis fragilis est vu ponctuellement. … Arachnides Aulonia albimana, Evarcha falcata, Salticus scenicus ou la mygale Atypus affinis, longuement évoquée lors des précédentes études (LIVORY, 2005). Plus près de l’eau au fond du vallon, vivent des araignées paludicoles telles que Antistea elegans, des lycoses (Pirata hygrophilus, Trochosa terricola) ou des tétragnathides comme Pachygnatha clercki ou Tetragnatha extensa. » … Odonates Gomphe à crochets (Onychogomphus uncatus) : sa présence normande est cantonnée aux secteurs de Gorges dans l’Orne (Méandres de l’Orne et Gorges de Villiers). Il est considéré comme « en danger » dans la liste Rouge Bas-Normande et est intégré au Plan National d’Action Odonates. Malgré des prospections ciblées, l’espèce n’a pas été revue dernièrement. … Coléoptères Carabidés Avec 44 espèces, les gorges de Villiers offrent à l’évidence de fortes potentialités et il est vraisemblable qu’un certain nombre d’espèces seront ajoutées à l’inventaire. Le contraste est ici plus évident que jamais entre la lande sèche et le vallon boisé. » Cf. Hélène

Nous prenons un sentier en forte pente qui va nous conduire jusqu’à la rivière La Gourbe affluent de la Mayenne.

Une des premières rencontres : Anoplotrupes stercorosus le Géotrupe des bois bien connu de la forêt de Cerisy.

On note aussi un cadavre de Carabus intricatus le carabe embrouillé, sur le chemin.

Dans la descente un bel ébouli. La roche acide accueille une végétation basse de mousses et de lichens. Il n’est pas facile de prospecter, les pierres sont assez instables et parfois dissimulées par les sphaignes et les lichens, mais il doit y avoir de nombreuses découvertes à faire, comme :

Un petit carabe est attrapé par Marie-Jo : Poecilus cupreus, le poécile cuivré

Un Méloé (Meloe SP), se promène sur le sentier nonchalant, attention faut pas marcher dessus ! Les larves de ses espèces parasitent certains hyménoptères. Il existe plusieurs espèces, difficiles à distinguer les unes des autres.

Les fonds de la vallée humide abritent la saulaie, les hautes herbes (mégaphorbiaie) et la tourbière

Voici la Gourbe belle rivière réputée pour abriter principalement des truites, d’ailleurs nous rencontrons deux jeunes pêcheurs avec lesquels nous dialogons. Fier, un des garçons nous montre la photo d’une prise d’un très gros brochet, impressionnant !

Nous poursuivons la balade prospection, partant du fond de la vallée, le sentier assez boueux monte brusquement, et le milieu devient sec.

 Le point de vue alors offre un magnifique paysage, le soleil est en plus de la partie, les papillons sortent, le citron (male et femelle), le vulcain, le tircis…une punaise verte : Palomena prasina : Pas une minutes à perdre le milieu sec nous fait prospecter minutieusement :

Cicindela campestris (Cicindèle des champs), pas facile à attraper…et à photographier ! (ph : Hélène)

Bientôt nous atteignons le haut du plateau :

Sur les sols secs et pauvres des sommets poussent une lande de bruyères et la chênaie.

Muriel, Pascal et Isabelle

« La lande sèche à bruyères. Les landes sont issues de la surexploitation des forêts pour alimenter en bois les forges et les verreries pendant des siècles ; elles recouvraient autrefois les hauteurs du site et furent ensuite plantées de résineux (années 60). Sur ces sols pauvres et acides se développent les bruyères et les ajoncs. »

Les sols ont été, semble-t-il, « nettoyés » par arrachage récent de la fougère aigle peut-être pour ne pas étouffer les bruyères. Un petit papillon de nuit vole, pouf, Dominique d’un bon coup de filet l’attrape, et tac !

Ematurga atomaria, La Phalène picotée Chenille sur fabacées. Papillon de nuit qui vole le jour.

La descente est plus rapide, un dernier petit regroupement sur le pont en bois de la Gourbe, reste à remonter sur l’autre versant, mais ça se fait bien, le casse-croute nous attend la haut !

En louant les aménagements bien venus de tables de pic-nic, les beaux restes du diner d’hier soir sont sortis des voitures et tout le monde de dévorer à pleines dents, la matinée sportive ayant creusé les estomacs ! De bonnes bières sont idéales pour reprendre des forces car l’après midi un autre circuit direction la « fontaine à eau chaude » nous attend.

A peine le café tonique pris, Françoise nous attrape un papillon qu’on voyait passer super vite dans les bois toute la matinée et qui en raison de son vol irrégulier et rapide nous avait passé sous le nez de nombreuses fois, chapeau pour le coup de filet :

Photo Wikipédia

Aglia tau, La Hachette, nourriture de la chenille : Hêtres et charmes surtout. Papillon de nuit. Le mâle vole le jour, la femelle posée sur un arbre l’attend patiemment.

Incidemment une petite bête qu’on croyait de loin être un simple « gendarme » est déterminée d’une main de maitre par Claire, c’est Peirates stridulus (Réduve pirate)une très bonne trouvaille Elle possède un rostre épais et court pour piquer et la piqure est douloureuse !

La troupe d’explorateurs reprend un autre sentier, le site étant très fréquenté par les randonneurs qu’il y a plusieurs possibilités d’accéder aux particularités du site, si bien que deux petits groupes distincts poursuivent leurs recherches entomologiques hasardeuses.

Photos Isa

Virevoltant sans fin en un essaim, tels des moustiques excités autour des bourgeons des sorbiers des oiseaux, de petits micros-lépidoptères sont capturés et déterminés : ce sont de curieux petits papillons, 14/18 mm d’envergure, aux antennes bien plus grandes que leurs corps (et plus grandes chez les mâles que chez les femelles), des Adèles verdoyantes (Adela reaumurella).  La chenille vit dans la litière et s’abrite dans un fourreau qu’elle bâtit à partir de fragments de feuilles.

Un peu plus loin François, qui n’a pas ses yeux dans la poche, nous déniche un splendide longicorne : Rhagium bifasciatum (Rhagie fachée). Espèce diurne, forestière et bocagère, 15-20 mm, la larve dans le bois mort principalement les conifères. Liste rouge européenne des espèces menacées.

Photo Claire

Zacharie et Célian jouent sur une belle cassure de grès au un fort pendage Le grès est une roche sédimentaire détritique formée de grains de sable cimentés par de la silice, de la calcite, de l’oxyde de fer ou de l’argile.

Il y a 470 Million d’années, la mer recouvrait ce lieu et déposait une haute couche de sable. Des sédiments s’accumulent au dessus. Le sable de la première couche subit alors de fortes pressions qui le transforme en grès. Il y a 225 Ma, les mouvements de la croute terrestre soulèvent les couches et provoque des plissements. L’érosion fait son lent travail, les sables déposés il y a 470 Ma réapparaissent sous forme de grès. Cette roche extrêmement dure résiste à l’érosion. D’autres mouvements de la croute terrestre ont créé les failles dans cette barre rocheuse. C’est l’une d’elle qui forme les Gorges de Villiers.

Les Gorges de Villiers, orientées NNE-SSO, ont été creusées par la Gourbe à travers la barre de Grès armoricain (Ordovicien – 485–444 Ma) de la bordure sud du synclinal varisque de Mortain-Domfront. Les gorges sont perpendiculaires à l’axe du synclinal.

Bientôt, notre petit groupe prend  le sentier des gorges, surplombant un à pic vertigineux donnant sur un pierrier.

 A la descente nous retrouvons le deuxième groupe à la source « d’eau chaude » : Pourquoi chaude ? Si vous trempez votre main dans la source vous constaterez qu’en réalité la température de l’eau ne dépasse pas les 15°C. Venue des profondeurs granitiques, elle garde cette température constante toute l’année, ce qui, en hiver, semble effectivement chaud. Semblant jaillir de la roche, des chapelets de bulles remontent à la surface. Ces bulles contiennent différents gaz comme l’azote, l’argon ou l’hélium.

Et, bien sûr, tout le monde de se pencher sur cette mare pour découvrir plein de beaux tritons et de belles larves d’amphibiens, car dans cette retenue d’eau le courant est très faible.

Un petit triton palmé (Lissotriton helveticus) dans les mains expertes de Pascal.

Après cette agréable semi pause autour de ce point d’eau, les Curieux reprennent le chemin du retour, il n’est pas loin de 16 heures, un après-midi riche en découvertes qui a passé très vite. D’autres bonnes bêtes seront encore notées en soulevant les buches de tronc d’arbres souvent bien dégradées : une « petite biche » (Dorcus parallelipipedus), une belle salamandre, des gloméris, cloportes, un petit carabe Nebria brevicollis (photo samedi page 4)

Encore une ou deux petites mares, quelques photos de grenouilles, de têtards, de larves de phryganes, etc. pour le plaisir, on ne s’arrêterait jamais.

Et il faut bien  remonter au parking, il est 16 h 30 / 17 h les prospecteurs des gorges de Villiers bavardent encore un peu, ils ont du mal à se quitter, mais la route les attend.

Un grand merci aux organisatrices, en particulier Hélène avec un petit coup de pouce de Marie-Jo qui nous ont concocté une Com’nat idéale d’abord dans la forêt d’Andaine un vaste ensemble forestier  comprenant pins sylvestres principalement et ensuite dans cet espace naturel sensible des gorges de Villiers qui nous ont permis de récolter de nombreuses données entomologiques, le tout avec une belle journée ensoleillée…

Ce qui nous étonne peu… c’est clair : c’est Hélène qui fait la pluie et le beau temps !

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